Kindia : la CONAREG réunit plusieurs acteurs pour échanger sur « les enjeux et défis d’une transition réussie
Une table ronde regroupant acteurs de la société civile, religieux, enseignants, communicateurs traditionnels, artistes et de nombreuses personnalités s’est tenue ce samedi, 10 février 2024, dans la commune urbaine de Kindia. Une initiative de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) qui vise à œuvrer pour une transition réussie. Les initiateurs ont fait un plaidoyer envers les autorités pour un dialogue plus large en vue d’arriver à un consensuel national, gage d’une transition réussie, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.
La Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG) est constituée d’organisations de défense des droits humains, d’associations de victimes et des médias. En collaboration avec la Coalition internationale des sites des consciences et du Centre d’études pour la lutte contre la violence et la réconciliation, elle entend transcender les clivages, prévenir les conflits, panser les blessures du passé, rassembler tous les guinéens autour de nobles objectifs de développement socioéconomique, disent les organisateurs.
Mohamed Sidy Bah, coordinateur de la CONAREG Basse Guinée
Le coordinateur de la CONAREG en Basse Guinée, Bah Sidy Mohamed, a apporté des précisions sur le bien-fondé de cet évènement. « Cette année le thème choisi est « Enjeux et défis d’une transition réussie en Guinée, s’inspirer du passé pour prévenir l’avenir ». L’objectif recherché, c’est pour que la Guinée sorte de cette transition la tête haute. Et pour se faire, il faut que tous les acteurs s’impliquent pour plaider au niveau des autorités, afin qu’un dialogue beaucoup plus large soit implémenté pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel », a déclaré Sidy Mohamed Bah.
Mohamed Kassi, paneliste et membre de la société civile
Pour sa part, Mohamed Kassi Camara, acteur de la société civile de Kindia, explique comment la transition peut atteindre ses buts. « Fondamentalement, la transition réussie dans un pays demande d’abord à ceux qui sont au pouvoir d’éviter les agendas cachés. Deuxièmement, qu’ils respectent eux-mêmes la charte qu’ils ont élaborée. Troisièmement, c’est d’éviter aussi la restriction des libertés publiques et faire de la CRIEF un instrument juridique et non un instrument politico-juridique. Mais avec tout ce qui se passe actuellement, on a l’impression que le mal est collé à la peau du Guinéen, car on a tous pensé que ces dérives allaient être un mauvais souvenir pour nous. Franchement, la situation n’inspire pas confiance entre les dirigeants et les dirigés. Mais, on doit encore espérer mettre la nation au-dessus de tout pour sortir de cette situation et avoir des élections libres, transparentes et apaisées parce que c’est ça le socle d’une transition. », a dit Mohamed Kassi Camara, acteur de la société civile et facilitateur dudit panel.
Même son de cloche chez Mamadou Korka Barry, journaliste, participant à cette rencontre. « Pour qu’il y ait une transition réussie, il faut le respect des engagements, la participation de la société civile et des grands blocs de l’opposition au dialogue inclusif avant même le recensement général de la population. Alors, cessons de nous regarder en Malinké, Peul, Soussou, Baga ou Forestier. Nous sommes appelés à vivre ensemble pour le bonheur des uns et des autres », a-t-il martelé.
Elhadj Oumar Camara, imam de la Gare
De son côté, Elhadj Oumar Camara, 1er imam au quartier Gara, interpelle tous les acteurs, sans exclusion, pour que la Guinée finisse enfin avec ses problèmes. « Je tire le chapeau à la CONAREG pour une telle pensée, car c’est seulement un fou qui peut se réjouir de la situation actuelle du pays. L’espoir qui avait été suscité chez les gens est minime du jour au jour. Raison pour laquelle, tout un chacun, sans aucune exception, doit faire de son mieux pour que cette transition réussisse. Aux gouvernants aussi de savoir que tout chef a un moment de gloire et s’il profite bien de ce moment, il ne sera pas inquiété par Dieu, le créateur des cieux (…) Donc, tous au tour d’un dialogue véridique pour une bonne transition. »
Même son de cloche chez Gabriel Camara, président de l’antenne de la CONAREG de Kindia, et conseiller pastoral paroissial du Saint Croix de Kindia. « Nous souhaitons qu’à la sortie de cette rencontre, d’ailleurs très fructueuse, que chaque partie prenante va s’approprier du contenu de cette table ronde et que nous allons partir dans plusieurs sens pour diffuser et sensibiliser les citoyens. Donc, pour réussir cette transition, on doit vulgariser tout ce qui va à la bonne marche de la transition et surtout pour une paix durable en Guinée. Cette table ronde nous a éclairé et elle nous permet de nous orienter, de prendre une bonne position pour contribuer à la cohésion sociale », a-t-il laissé entendre
Il faut signaler que la CONAREG travaille étroitement avec les organisations de la société civile, les leaders religieux, les communicateurs traditionnels, les jeunes, les femmes, les journalistes, les artistes et les éducateurs dans les régions de Conakry, Kindia, Labé, Kankan et Nzérékoré.
De Kindia, Mohamed M’bemba Condé pour Guineematin.com Tél. : 628516951